Euro de hockey: les 10 raisons de croire au titre des Red Lions
- Publié le 16-08-2019 à 12h03
- Mis à jour le 16-08-2019 à 13h05
Bronzés en 2007 et argentés en 2013 et 2017, les Belges n’ont jamais remporté le titre de champion d’Europe. Cette année, ils partent avec la faveur des pronostics malgré la présence des Néerlandais et des Allemands.Sans arrogance mal placée, les Red Lions ne seront apaisés qu’en quittant les championnats d’Europe avec une médaille d’or autour du cou. En 2007, leur médaille de bronze les avait comblés de bonheur car elle était synonyme de retrouvailles olympiques. En 2013, la médaille d’argent à Boom avait arraché des sourires dans les rangs des Lions qui étaient déjà fiers de jouer leur première finale dans un grand tournoi international et qui plus est devant leur public. Mais, en 2017, la médaille d’argent à Amstelveen avait été vite arrachée de la plupart des cous car elle représentait l’échec. À ce moment, cette génération dorée n’avait encore jamais vu l’or de près. Cette déception les empêchait de profiter de leur 2e place aux championnats d’Europe qui valent presque une Coupe du monde.
En 2019, les finalistes d’Amstelveen sont presque tous là. Le noyau belge s’est encore renforcé.
Les raisons de croire en un doublé Mondial-Euro sont nombreuses. Nous en avons pointé dix.
Les championnats d’Europe sont très relevés avec les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Angleterre voire l’Espagne. De toutes ces nations, les voisins du nord sont les plus coriaces. Sur les 6 dernières éditions, les Oranjes ont soulevé le trophée à 3 reprises : 2007, 2015 et 2017. À l’exception de leur 4e place en 2003, ils ont toujours terminé sur le podium depuis la première édition en 1970.
Pourtant, les Red Lions, qui n’ont accroché que 3 podiums, ont pris un solide ascendant psychologique sur Van der Weerden and co. Lors des récents matchs à haut enjeu, les Reds trouvent toujours la faille dans la muraille oranje. En demi-finale de Pro League, ils ont fait sauter le verrou au terme d’un match très physique voire violent. Ils effaçaient les deux défaites sans conséquence en match de poule. Lors de la finale de Coupe du monde à Bhubaneswar en 2018, Vincent Vanasch et Florent van Aubel ont été les héros de la séance de shoot out. Lors des demi-finales olympiques à Rio, les Belges ont probablement livré leur plus belle prestation au meilleur des moments pour battre les voisins (1-3). Depuis les derniers JO, les Reds ont néanmoins pris une claque en finale des championnats d’Europe de 2017 à Amstelveen (2-4).
Les Pays-Bas restent le plus grand rival pour le titre. Il y a fort à parier qu’ils seront sur la route des Belges à Wilrijk.
Shane McLeod, qui a poursuivi le travail de ses prédécesseurs, dispose d’une large base d’athlètes sans véritable talon d’Achille. Du gardien jusqu’à la pointe de l’attaque, les postes sont dédoublés pour pallier une éventuelle blessure. Les pc offensifs et défensifs sont performants. Physiquement, ils tiennent tous la distance. Des réservistes jusqu’aux titulaires, ils peuvent tous être sur le terrain sans diminuer le niveau de jeu. Mentalement, les leaders sont là. Tactiquement, ils comprennent tous leur job sur le terrain.
La montée vers le sommet implique de prendre des claques. Les Red Lions ont appris plus vite grâce aux grands matchs sous pression maximale. Cette génération a connu des désillusions, mais elle a toujours retenu les leçons. On pense à la blessure d’Arthur Van Doren en finale de Pro League qui a tout désorganisé durant une mi-temps. On songe également au partage contre l’Inde durant la Coupe du monde qui a remis les joueurs sur le bon chemin au niveau de la mentalité. On pense à la blessure de Stockbroekx, à la maladie de Dohmen et au décès de Pierre Gougnard qui ont donné une autre dimension à leur Mondial. On pense à la défaite en finale des championnats d’Europe qui ont montré aux Reds qu’être en finale ne pouvait plus les apaiser. Si on remonte plus dans le passé : les JO de Rio ont servi d’accélérateur d’ambitions maximales ; le Mondial de 2014 a rappelé que la gestion de la vidéo était capitale pour éviter une frustration en fin de match ; l’Euro de 2013 avait mis le doigt sur l’importance de gérer un avantage au score ; les JO de 2012 ont appris au noyau de Batch que la 5e place ne suffisait plus… L’équipe actuelle a pris le temps de grandir par palier en digérant son nouveau statut. Malgré des rechutes (Mondial 2014, Euro 2015…), les Reds sont souvent revenus plus forts.
Vincent Vanasch est un gars souriant avec qui il est impossible de se quereller. Il est aussi le meilleur portier. Sa présence sur sa ligne procure une évidente confiance à tous ses défenseurs. Quand il met le maillot de l’équipe nationale, le double meilleur gardien FIH du monde est un mur. Il peut sortir jusqu’à 20 arrêts par match comme à l’Euro 2017 contre les Pays-Bas en phase de poule. Il a de solides réflexes sur pc. Last but not least, il est l’atout n° 1 sur shoot out. Il en sort 2, 3 voire 4 sur une série de 5, ce qui libère ses coéquipiers au moment de s’élancer.
Luypaert, Dohmen, Boon, Charlier, Denayer, Cosyns, Plennevaux, Hendrickx, Boccard, Kina, Van Doren, Gougnard, autant de joueurs qui ont un solide ego. Ils connaissent leur valeur. Ils sont tous capables d’un exploit individuel pour faire basculer un match. Pourtant, ils ont tous relevé le pari de jouer la carte collective pour remporter une rencontre. Leur altruisme se prolonge en dehors des terrains. Le mot est souvent banalisé, mais les Reds forment une véritable famille.
On l’a vu en août 2017 à Amstelveen. Le but stratosphérique de Kemperman a réveillé en une fraction de seconde les 10 000 supporters oranjes qui étaient aphones durant toute la première mi-temps. Ce vacarme venant des tribunes avait crispé les Belges et galvanisé les Néerlandais.
À Boom, en 2013, les Belges avaient déjà été portés par leurs supporters.
Cette fois, leur statut de champions du monde, décuplera la folie émanant des tribunes. En plus, ils connaissent par cœur ce nouveau terrain. Ils verront plus les membres de leur famille et leurs amis.
Le staff des Red Lions démontre que la mondialisation a du bon. Entre un T1 néo-zélandais, un T2 sud-africain, un T3 néerlandais, un entraîneur des gardiens anglais, un préparateur physique belge, le staff est un patchwork. Le calme de McLeod est d’autant plus efficace que l’intransigeance de Van den Heuvel ou la vision de Fulton complètent le tableau. Chacun a ramené de son pays son expertise du hockey pro. Avant Shane McLeod, les Red Lions ont eu des entraîneurs sud-africains (Bonnet), australiens (Commens et Batch) et néerlandais (Lammers et Delmee).
Ils sont tous d’une haute importance sur l’échiquier. Arthur Van Doren, qui multiplie les récompenses individuelles depuis des années, est la pièce maîtresse. Il offre un jeu plein de garanties. Il peut bloquer une attaque sans commettre des fautes. Sa vision, sa longue passe, sa capacité à organiser tout à l’arrière font de ce libero un véritable génie qui régale même les publics adverses.
Ils ne sont qu’au début de leur carrière, mais ils ont déjà atteint un tel niveau de jeu qu’ils donnent l’impression d’être là depuis toujours. Victor Wegnez a réussi à faire oublier un personnage mythique comme Jérôme Truyens. Antoine Kina le fougueux a pris du galon lors de son premier grand tournoi… où il est devenu champion du monde. Tout comme Augustin Meurmans. Et que dire d’Arthur De Sloover qui a déjà la taille patron. Ils ont acquis en un temps record une expérience exceptionnelle, en Pro League ou en CM.
Les pc sont une arme fatale qui peut débloquer une rencontre. Les Belges ont une réussite variable dans cet exercice. À l’heure où le sleep direct est moins efficace, Alexander Hendrickx est venu faire taire cette tendance en faisant preuve d’une réussite insolente lors de la Coupe du monde. Tom Boon, Loick Luypaert, Nico De Kerpel, Max Plennevaux et Tanguy Cosyns sont d’excellents sleepers qui peuvent brouiller les cartes sans oublier les combinaisons. Les Belges n’en abusent pas, à l’exception d’une feinte de tir avec une passe dans le dos ou d’une déviation devant le point de stroke ou au poteau du donneur. Sur le pc défensif, on songe d’abord à Vincent Vanasch, pas avare en arrêts réflexes, ou au premier sorteur, qui a la vitesse d’un mini-Usain Bolt et la folie d’un kamikaze.